jeudi 10 avril 2025

Les Yuan-Tis

Maîtres de l'ombre et héritiers des Sarrukhs

Yuan-ti Sang-Pur
Dans les ruines enfouies sous les jungles étouffantes ou dissimulés derrière des masques humains, les yuan-tis ourdissent des complots vieux de millénaires. Créés par les sarrukhs pour être leurs serviteurs parfaits – intelligents, rusés et dépourvus de scrupules –, ils sont désormais les architectes d’un empire invisible. Leur cœur bat au rythme des chuchotements de Sseth, leur dieu-serpent, et leurs écailles dissimulent une magie aussi dangereuse que leur fourberie.


  • Les trois visages des Yuan-Tis

Les siècles d’eugénisme et de magie sarrukhs ont sculpté trois visages à cette race :
    • Les Sang-Purs infiltrateurs nés: sous des apparences humaines, ils manipulent les cours royales ou dirigent des guildes marchandes. Un seul indice trahit leur nature : leur sourire trop large, dévoilant des crocs recourbés quand la colère les gagne.
    • Les Sang-Mêlés: ils représentent l’élite guerrière et sacerdotale du peuple yuan-tis. Leurs bras sont des serpents vivants, leur voix un sifflement hypnotique. Ils règnent dans les temples enfouis, où l’air sent l’encens et le venin.
    • Les abominations sont de vrais cauchemars faits chair. Certaines n’ont qu’un visage humain sur un corps de constricteur, d’autres parlent avec une voix d’enfant pour attirer les proies. La légende dit qu’ils peuvent se métamorphoser en sang-pur… juste le temps de séduire une victime.

En plus de ses trois espèces, on trouve les anathèmes, des créatures très rares, de gigantesques serpents pourvus de six têtes. Presque tous les anathèmes s'entourent d'un culte de yuan-tis, qui les vénèrent et vivent à leurs côtés. 

Les sarrukhs élevèrent aussi une poignée d'espèces yuan-tis conçues pour des tâches spécifiques. Au fil des siècles, ces créatures, connues sous les noms de tueurs de mage et de gardiens sacrés, sont devenues des espèces à part entière.



  • Société Yuan-Ti - une pyramide venimeuse

    • Une Structure Sociale Impitoyable

La société fonctionne comme un serpent à plusieurs têtes : chaque caste distille son propre poison pour maintenir l’ordre. Loyalisme, trahison et pouvoir s’y mélangent avec la précision d’un alchimiste préparant un cocktail mortel. Les yuan-tis forment une société de castes basée sur la pureté serpentine :

Les Sang-Purs dominent l’ombre : espions, diplomates ou conseillers des rois humains, ils manipulent les nations depuis des siècles. Leur pouvoir repose sur le secret – un sang-pur démasqué est généralement éliminé par les siens pour éviter les représailles.

Les Sang-Mêlés sont l’élite militaire et religieuse. Ils dirigent les cités-temples et commandent les armées d’esclaves. Leur loyauté va aux Anathèmes, qu’ils vénèrent comme des incarnations de Sseth.

Les Abominations servent de gardes personnels ou de bourreaux. Certains deviennent des "artistes de la souffrance", experts en potions de torture ou en malédictions lentes.

Les esclaves (humains, reptiliens ou autres) sont considérés comme du bétail. Les plus "performants" reçoivent parfois le "cadeau" d’une mutation partielle (ex. des écailles sur les bras) pour les rendre plus résistants… et plus méprisables aux yeux de leurs maîtres.

"Un yuan-ti ne comprend pas la notion de ‘cruauté’. Seule compte l’efficacité."

    • Politique : le grand jeu des Écailles

Il n'existe pas d’alliances, seulement des opportunités : Les yuan-tis coopèrent avec d’autres races (nagas, hommes-lézards) uniquement par intérêt. Une fois l’objectif atteint, les "alliés" sont souvent trahis et réduits en esclavage.

Les cultes rivaux : même sous la bannière de Sseth, les temples yuan-tis se livrent une guerre silencieuse. Un culte peut en empoisonner un autre pour gagner en influence, surtout si un Anathème concurrent émerge.

L’épreuve du Venin : pour accéder au pouvoir, un jeune sang-mêlé doit survivre à une morsure de serpent magique. Ceux qui meurent étaient "trop faibles pour régner".



  • Culture et Croyances

L’indifférence divine
: les yuan-tis ne prient pas Sseth par dévotion, mais par calcul. Leur dieu récompense la ruse, pas la foi aveugle. Ses "miracles" prennent souvent la forme de visions cryptiques interprétées par des oracles aux yeux cousus.

L’art de la mutation : Modifier son corps est un acte sacré. Les élites se font greffer des crocs supplémentaires ou des écailles résistantes aux sorts, tandis que les esclaves subissent des expériences horrifiques (ex. fusionner deux prisonniers en un serviteur à quatre bras). Cependant, les Yuan-tis ne sont que des enfants dans ce domaine au regard du savoir de leurs propres créateurs sarrukhs.

La magie Vrael Olo: les Vrael Olo sont des maîtres en matière d'expérimentation, magique ou non. Ils ont eu des siècles pour tirer le fruit de la sorcellerie des sarrukhs et des recherches de milliers de nagas inspirés et de leurs ancêtres. Ainsi la diversité de leur magie profane rivalise avec celle des cultures humaines les plus avancées. Grâce à leurs recherches, les yuan-tis ont développé des variantes subtiles de nombreux sorts humains qui paralysent leurs adversaires ou les déplacent. Quelques mages yuan-tis sont même capables de voler les pouvoirs de leurs adversaires. Les Vrael Olo développent constamment de nouveaux sorts et de nouvelles variantes d'enchantements existants. 

"Leurs grimoires ne sont pas des parchemins, mais des peaux de sacrifices tannées – chaque sort est un venin distillé."
- Malchite d'Eauprofonde
 
Langages multiples : comme tous les races ophidiens, les yuan-tis communiquent autant par sifflements que par le langage corporel - ainsi se toucher son front avec la langue = menace de mort-. Il ne faut pas non plus omettre le sans olfactif de ses créatures. En plus de leur odorat, les yuan-tis peuvent tirer la langue afin de faire parvenir des signaux chimiques, comme les phéromones sexuelles d'un partenaire potentiel ou ceux de la peur d'un prisonnier, vers un organe spécifique situé dans leur palais, comme s'ils reniflaient une odeur.

 

  • Relations extérieures

Les yuan-tis se considèrent comme la race supérieure, mais leur comportement envers les autres espèces dépend de leur degré de nature ophidienne. Seuls les sarrukhs trouvent grâce à leurs yeux. Les reptiles intelligents, comme les nagas, sont tolérés en tant que cousins, à condition de rester à leur place. Les autres créatures à écailles, telles que les trèmes, les hommes-lézards et les troglodytes, sont jugées stupides, mais elles font de bons combattants et peuvent donc servir d’alliés. Quant aux dragons, ils sont respectés pour leur puissance et leur longévité.

En revanche, les yuan-tis méprisent profondément les races dépourvues d’écailles. Ils trouvent le comportement des humanoïdes aussi indigne que bizarre, et préfèrent les contrôler par la force ou à l’aide de drogues. Par prudence, ils n’hésitent pas à les éliminer au moindre signe de rébellion.


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Ouvrage de références

  • David "Zeb" Cook et al. (1989). Monstrous Compendium Volume One. (TSR, Inc). ISBN 0-8803-8738-6.
  • Gary Gygax (August 1983). Monster Manual II 1st edition. (TSR, Inc). ISBN 0-88038-031-4.
  • Eric Cagle, Jesse Decker, James Jacobs, Erik Mona, Matthew Sernett, Chris Thomasson, and James Wyatt (April 2003). Fiend Folio. (Wizards of the Coast). ISBN 0-7869-2780-1.
  • Ed Greenwood, Sean K. Reynolds, Skip Williams, Rob Heinsoo (June 2001). Forgotten Realms Campaign Setting 3rd edition. (Wizards of the Coast). ISBN 0-7869-1836-5.
  • Ed Greenwood, Eric L. Boyd, Darrin Drader (July 2004). Serpent Kingdoms. (Wizards of the Coast). ISBN 0-7869-3277-5.
  • Gwendolyn F.M. Kestrel (July 2006). Monster Manual IV. (Wizards of the Coast). ISBN 0-7869-3920-6.
  • James Wyatt (October 2001). Oriental Adventures (3rd edition). (Wizards of the Coast). ISBN 0-7869-2015-7.

Illustrations

  • Images créées avec DALL·E, une intelligence artificielle générative sur un prompt de votre serviteur. Cela m'évite d'avoir à gérer les problèmes d'utilisation d'images officielles.

vendredi 4 avril 2025

Les barres de négoce

La monnaie des puissants

Dans un monde où transporter des milliers de pièces d’or est aussi risqué qu’encombrant, les barres de négoce s’imposent comme la solution des transactions importantes. Ces lingots, frappés aux emblèmes de leurs créateurs (marchands, cités-états ou royaumes), sont universellement reconnus à travers Faerûn pour leur valeur intrinsèque.

Marchands perfides des Hautes Guildes du Cormyr.


  • Valeurs Standard


Métal        Poids (kg)        Valeur (po)
Argent            0,5        5 po
            1        10 po
            2,5        25 po
            5        50 po
Or            0,5        50 po
            1        100 po
            2,5        250 po
            5        500 po



  • Origines et particularités

Porte de Baldur domine la production de lingots d’argent, imposant son standard de qualité. Un lingot estampillé "Baldur" est toujours accepté sans discussion, même cent ans après sa fonte.

Mirabar fabrique des cylindres de fer noir (1 kg), reconnaissables à leurs extrémités carrées. Ils ont une valeur de 10 po à Mirabar, 5 po ailleurs (le fer noir local perd son prestige en dehors des mines naines).

Les lingots d’or  sont réservés aux grandes maisons marchandes, aux nobles et aux trésors royaux. Un lingot de 5 kg d’or (500 po) peut servir à acheter un château… ou à financer une guerre.


  • Filouteries et astuces

Lingots endommagés : Tordus ou fondus ? Leur valeur chute de 20 à 50% selon l’ampleur des dégâts.

Lingots "historiques" : Ceux issus de royaumes disparus (Netheril, Myth Drannor) valent leur poids en métal, mais les collectionneurs paient parfois 10% de plus pour l’histoire qu’ils portent.

Fraudes : Certains lingots sont creux ou plaqués. Les changeurs expérimentés les tapent à la pointe d’un poignard pour vérifier leur sonorité.

Stockage : Un coffre de 5 lingots d’argent (25 po) pèse 2,5 kg – bien plus pratique que 250 pièces d’argent.

Négociation : À Calimshan, un marchand peut refuser un lingot de Mirabar… mais accepter un lingot d’argent de Baldur avec un sourire.


"L’or est roi, mais l’argent est le sang qui fait vivre les royaumes."
— Guldahar "L’Étalon", maître-changeur de la Porte de Baldur


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Barres de négoce à travers Faerûn

  • Barres de négoce des marchands
    • Métal : Argent fin
    • Valeurs courantes : 10 po, 20 po, 50 po
    • Marquage :
      • Une extrémité : valeur chiffrée
      • L'autre extrémité : symbole de l'institution émettrice
    • Particularités : Les barres brisées sont considérées comme sans valeur (mais certains marchands honorent encore celles d'organisations disparues). Celles de la Société du Trône de Fer sont systématiquement refusées (réputation sulfureuse). On constate que de plus en plus de barres de négoces sont frappées à la Porte de Baldur (garantie de qualité) et circulent dans les royaumes.


  • Barres de négoce de Mirabar

    • Métal : Fer noir
    • Forme : Fuselée (aérodynamique, typique des forges naines)
    • Valeur :
      • 10 po à Mirabar
      • 5 po ailleurs (méfiance envers ce métal inhabituel)

  • Barres de négoce lantannes

    • Métal : Acier travaillé
    • Forme : Plates, en "enveloppe" (faciles à empiler)
    • Marquage : Roue de Gond (symbole de fiabilité technologique)
    • Valeur : 20 po
    • Zone d'influence : Côte des Épées et routes commerciales lantannes


  • Barres de négoce de shou lung

    • Métal : Argent pur (finition orientale impeccable)
    • Origine : Importées par des marchands/aventuriers
    • Valeur : 40 po (prime exotique)
    • Atout : Acceptées même sans comprendre les inscriptions en shou
    • Particularités: les barres shou se négocient mieux dans les ports (Marchands de Calimshan, Éternelle-Rencontre).

  • Barres de négoce sembiennes

    • Métal : Argent pointillé de cuivre (alliage distinctif)
    • Marquage : Symbole du Royaume Marchand
    • Valeur : Aléatoire (lancer 1d8)
      • 1-2 : 5 po (fraude détectée)
      • 3-6 : 10 po (valeur standard)
      • 7-8 : 15 po (bonne frappe)
    • Garantie : Couvertes par la Monnaie Sembienne (si authentifiées)


"Une barre, c'est comme une parole : ça vaut ce que vaut la signature au bout."
— Halrik Tasseargent, changeur itinérant



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Références

  • Forgotten Realms Campaign Setting 3rd edition – Ed Greenwood, Sean K. Reynolds, Skip Williams, Rob Heinsoo (Wizards of the Coast, June 2001) – ISBN 0-7869-1836-5.
  • Forgotten Realms Campaign Guide – Bruce R. Cordell, Ed Greenwood, Chris Sims (Wizards of the Coast, August 2008) – ISBN 978-0-7869-4924-3.
  • Les Royaumes Oubliés : Campagne – Ed Greenwood, Sean K. Reynolds, Skip Williams, Rob Heinsoo (Wizards of the Coast, 2001) – ISBN 2-84415-019-3.
  • Jeff Grubb and Ed Greenwood (1990). Forgotten Realms Adventures. (TSR, Inc), p. 16. ISBN 0-8803-8828-5.
  • Guide des Joueurs des Royaumes Oubliés – Rob Heinsoo, Logan Bonner, Robert J. Schwalb (Wizards of the Coast, 2008) – ISBN 978-2-915847-57-3.

  • Toutes les barres présentées ici sont officielles mais j'ai ajouté de détails narratifs pour servir ma campagne et proposer des approches plus immersives. Il s'agit d'une version enrichie d'un article de mon ancien site "Les devises des royaumes".

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Mentions légales

Crédit d’images : [Nom de l’artiste], [Nom de la source], © Wizards of the Coast.
  • Eric Belisle, Ed Greenwood (October 2012). Ed Greenwood Presents Elminster's Forgotten Realms. (Wizards of the Coast), p. 112. ISBN 0786960345.
Ces images sont utilisées sous le principe du fair use pour illustrer les guildes marchandes dans les Royaumes Oubliés. Tous droits réservés à Wizards of the Coast et aux artistes respectifs.